A l'occasion de l'hommage rendu ce 13 septembre à Léopold Mourier sur la place qui porte son nom, Patricia Carlier, historienne et férue du patrimoine de Montjoux, nous retrace quelques lignes de la destinée incroyable de ce grand homme. Nous retranscrivons ici ses mots :
"J'espère que cette mobilisation nationale permettra de faire prendre conscience de l'importance de cette grande figure de la gastronomie française dont nous n'avons même pas une statue au village !
Léopold Mourier a oeuvré à la création du "Gai Paris" qui fait encore aujourd'hui la réputation de la capitale. Le Pré Catelan, le Café de Paris, le Fouquet's, Le pavillon d'Armenonville... c'est lui. La fondation de la Mutuelle des Cuisiniers de France c'est lui aussi.
Le premier repas des maires aux Tuileries, 23000 convives, 7 kilomètres de table, installées par la maison Potel et Chabot lors de l'exposition universelle de 1900, le 22 septembre, anniversaire de la 1ère République, c'est toujours lui. L'inventeur des "pommes Ernestine" les gratifia de darnes de saumon glacées à la Parisienne, de filets de boeufs en Bellevue, de poulardes de Bresse rôties et de ballotines de faisans Saint-Hubert. Il fait partie des grandes personnalités qui ont construit la gastronomie française, son cérémonial et son service de table, après Vatel, Brillat-Savarin, Escoffier...
La valorisation de la cuisine française qu'il avait matérialisée autour du savoir-faire culinaire de province déclinée à Paris dans des lieux de prestige en pérennisant le métier sous tous ses aspects et dans toutes ses fonctions ont permis à Paul Bocuse et ses nombreuses émules du XXe siècle de porter haut et de transmettre ces savoir-faire, tant dans l'art culinaire que dans celui de la table et du service, aujourd'hui enseignés dans les écoles de France et inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO.
Sa mère Ernestine Turc, tenait l'auberge du Serre de Turc où il fit son apprentissage. Maire de Montjoux et Conseiller Général, on lui doit entre autres l'allée ombragée de la route de Dieulefit à la Paillette et le pont de Barjol aujourd'hui disparu, mais que j'ai connu dans ma jeunesse."
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